lundi 11 juillet 2011

Pfannesuppe et autres contes : épisode I

Inconditionnels du London City Direct* d’antan, aficionados de toujours, esprits vaporeux qui aviez espéré être à jamais débarrassés des fléaux littéraires Brossier, amis plus novices qui aviez alors échappé au ressac philosophique hebdomadaire, hibernants exaltés et estivants sur le départ, bonjour !

Oyez les truculences de la vie Munichoise…
Vous aviez quitté cinq Brossier dans un havre de paix tournefeuillais éternellement en travaux, entourés d’une cohorte courtoise composée des meilleurs amis que l’on puisse souhaiter, des enfants épanouis au travers de mille activités dans lesquels leurs parents avaient pris des charges inaliénables… bref vous aviez imaginé des Brossier installés, au mieux stabilisés.

Or ils ont rechuté. Abondamment.
A force de conviction, Patrice a décroché (mi juin pour début juillet) un emploi dans les étoiles, les aéronefs et la défense. Les étoiles et les aéroplanes, nos lecteurs qui le connaissent appréhenderont aisément. Pour la défense, le paradoxe reste entier compte-tenu de ses antécédents. Avec de tels tauliers, voilà Europe cuirassée !

Pour ne rien simplifier, l’employeur spatiophile tient boutique à Ottobrunn, charmant village quasi lacustre dans le sud de la Bavière, suffisamment proche de Munich cependant pour que la maisonnée puisse envisager un refuge citadin.
Nous passerons sur l’enchaînement expéditif des événements ayant conduit à l’atterrissage outre-Rhin. Voilà donc Patrice et Hélène sur les chemins européens en ce merveilleux premier week-end des vacances scolaires.  Que nos lecteurs avides de bouchons autoroutiers se rassurent, les encombrements n’affectent pas les toulousains se rendant en Bavière, puisque la transhumance normale du bipède s’effectue en été du septentrion vers les cieux ensoleillés.

Des nuages gris perle et une fine pluie ont accueilli les voyageurs engourdis par les 1300 kilomètres avalés par l’athlétique et méritoire Modus. Les aimables voisins, détenteurs de la clé de notre appartement temporaire sous-loué à une famille d’expatriés partis pour deux mois sur le littoral atlantique, ont rapidement réchauffé l’atmosphère dans un français hésitant.  Short et jupette échangés contre un bon jean et une laine polaire, ça y est, nous sommes acclimatés !

Et dès le premier soir, nous partons à l’assaut de la restauration bavaroise. Sur la carte, des mets de saison : soupe, ragoût… Hélène se sent l’âme expérimentale et avise la Pfannesuppe. Dans sa mémoire, Pfanne résonne bien comme un élément comestible (animal ou végétal ?). Enfin, une soupe ne peut pas déceler de vice caché rédhibitoire, ni à priori de graine germée porteuse de bactéries médiatiques.

Lorsque la serveuse (russe) dépose le bol de soupe, des lamelles bistres surnagent subtilement à la surface du bouillon. Au goût, poulet ou autre volaille, ou encore un légume ferme et blanchâtre mariné et revenu à la poêle. Mais en cherchant bien, il s’agit d’une soupe aux brisures de crêpes !
Délicieux autant qu’inattendu.

Ami lecteur, si vous voulez maintenant savoir :
-          si le foyer pourra vous accueillir dignement à votre prochain passage à Munich,
-          comment sélectionner son Getränkemarkt,
-          comment s’attirer involontairement la compassion ronflante d’une agence immobilière,
demandez le numéro suivant de votre gazette…

A suivre, mode d’emploi
Voici fraîchement débarqué dans votre boîte aux lettres le début de l’aventure. Si vous souhaitez en être débarrassés, rien de plus simple : ne faites rien. Sinon, je vous inviterai prochainement au Googlegroup « Pfannesuppe et autres contes ». Inscrivez-vous, et c’est parti !
Et si de nouveaux lecteurs - que la rédaction indélicate aurait omis dans sa première proclamation mais que des lecteurs avisés auraient informés de la naissance de cette publication - souhaitent rejoindre le Groupe, merci d’en faire la demande par retour de mail.

Note bibliographique : London City Direct était un bulletin à parution approximativement régulière édité entre les mois de novembre 2002 et mai 2003, à l’occasion du passage remarqué de la famille Brossier dans la capitale britannique. Il paraît que des exemplaires vélin numérotés s’échangent encore sous le manteau. Avis aux collectionneurs.

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