mercredi 30 mai 2012

Le joli mois de mai !

Mai s’amorce en Bavière, dans chaque paroisse, par l’élévation des mâts.

Sectionnés dans les forêts d’alpage pendant les semaines précédentes, poncés puis peints aux couleurs de l’Etat Libre, ils sont ensuite patronnés jour et nuit par des grappes de jeunes gens. Le défi consiste à dérober le mât de la paroisse voisine, afin d’empocher l’enjeu qui se monnaye en fûts de bières, cochonnailles ou défilés de jeunes filles en tenues légères (pour les prises remarquables).

Le 1er mai, aux aurores, une armée de culottes de peau sort le mât de sa cachette et le porte à bouts de bras jusqu’au lieu de montage. Les vergues peuvent toiser 60 mètres, l’effort est donc soutenu. Confié à la garde des plus jeunes, le Maibaum (arbre de mai) est abandonné par les manutentionnaires qui vont prendre leur première collation de la journée : saucisses et salades de patates, arrosées de bière servie à la Maβ (prononcez « masse »), cette chope en verre carrelé, titrant un litre et portée par poignées de cinq par de colossales Mädchen. Il est environ 9h du matin.

Pendant que les hommes cassent la croûte, les femmes en tenue tressent la couronne de branches de sapin, dans laquelle seront glissés des rubans multicolores.

 Aux flancs sont fixés les écussons des commerçants du quartier, au pied la cocarde de l’année.


          


Commence alors une sérénade huilée, codée et mystérieuse : les hommes glissent sous le pilier des perches entrelacées, agencées à distance réfléchie en commençant par les abords du sommet et élèvent lentement le mât en ajoutant des perches de plus en plus près du fondement. Un relai s’établit, permettant aux éreintés de rejoindre le buffet. Les fûts de bière sont à moitié asséchés lorsque la verticalité est annoncée par le laborieux le plus sobre.

La parade peut alors commencer !