lundi 16 janvier 2012

Et soudain le firmament s’obscurcit.

Depuis notre immersion bavaroise, nous avions invoqué les esprits de l’hiver, ébroué maints gri-gris, valsé sous les conifères les soirs de pleine lune ; en vain. Les flocons parfois dansottaient, bardaient les accotements de quelques pouces argentés, et l’hiver détalait.

Vendredi dernier, à la tombée de la nuit (16h25, donc…), l’horizon soudain s’obscurcit, l’éther s’épaissit et du firmament churent de minuscules pelotes pesantes et affilées. En français le vocable « mi neige mi grêle », à ma connaissance, reste à inventer.

Eparses en préambule, puis fourmillantes, et enfin innombrables, en rafales horizontales, virevoltantes, instables… en une minute, la circulation en pleine ville, pourtant dense, s’est brusquement démêlée : je me retrouvai seule sur la chaussée, ou plus exactement isolée dans le mètre entourant l’héroïque Modus, périphérie suprême du champ visuel disponible à cette heure.

En moins de temps qu’il ne faut pour le transcrire, toutes les berlines alentour avaient viré au blême uniforme, plus de légende routière. Rupture momentanée du fil d’Ariane, rideau (blanc).

Au répertoire sonore, l’union du vacarme des vents et du silence molletonné des floches.

Du fond du sac à main, précieux, transi, mes doigts ont délivré le sésame de nos premières errances en pays d’exil : l’écran du GPS…

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