Si la Bavière ne suscite plus l’étonnement de la nouveauté que brossaient
ces pages l’année dernière, elle acquiert peu à peu pour nous la saveur de la demeure
familière, affermie par une admiration croissante pour les étendues préservées
qu’offrent Munich et encore plus les contrées affleurant les montagnes.
Nos yeux ont abordé autrement les bacchanales d’octobre ;
nous avons entrevu la fermentation des apprêts et des codes adoptés en coulisses,
pénétré la doctrine des tenues bigarrées et des écarts caloriques, distingué l’euphorie
et le désenchantement au fil des refrains et des éclats. Aux excès des jours de
fête succède une modération dans les contenances, une froideur qui semble impénétrable,
trempée de retenue envers les allochtones, si ce n’est d’insensible aversion.
Ces derniers mettraient-ils en péril les espaces préservés de l’écosystème
bavarois ?
Sur les sentiers pastoraux autant que sur les voies
autoroutières s’étalent les perspectives que ne brisent aucun bandeau marchande,
aucune publicité criarde, aucun interstice désaffecté ou huileux, les bâtiments
sont restaurés avant d’être éraillés, les préaux dépoussiérés avant d’être souillés. La nature
est intacte, aussi est-il aisé de s’y couler en familier. L’essentiel est de
garder les yeux ouverts pour ne pas s’étourdir, car au pays des fées, certains assoupissements
sont prolongés !
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