jeudi 29 novembre 2012

Au bois dormant


Si la Bavière ne suscite plus l’étonnement de la nouveauté que brossaient ces pages l’année dernière, elle acquiert peu à peu pour nous la saveur de la demeure familière, affermie par une admiration croissante pour les étendues préservées qu’offrent Munich et encore plus les contrées affleurant les montagnes.

Nos yeux ont abordé autrement les bacchanales d’octobre ; nous avons entrevu la fermentation des apprêts et des codes adoptés en coulisses, pénétré la doctrine des tenues bigarrées et des écarts caloriques, distingué l’euphorie et le désenchantement au fil des refrains et des éclats. Aux excès des jours de fête succède une modération dans les contenances, une froideur qui semble impénétrable, trempée de retenue envers les allochtones, si ce n’est d’insensible aversion. Ces derniers mettraient-ils en péril les espaces préservés de l’écosystème bavarois ?

Sur les sentiers pastoraux autant que sur les voies autoroutières s’étalent les perspectives que ne brisent aucun bandeau marchande, aucune publicité criarde, aucun interstice désaffecté ou huileux, les bâtiments sont restaurés avant d’être éraillés, les préaux  dépoussiérés avant d’être souillés. La nature est intacte, aussi est-il aisé de s’y couler en familier. L’essentiel est de garder les yeux ouverts pour ne pas s’étourdir, car au pays des fées, certains assoupissements sont prolongés !   

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