lundi 1 août 2011

Débarquement de la famille au grand complet : Illiade ou Odyssée ?

Direkt aus München, Grüß Gott !

Que nos lecteurs avides se rassurent, l’aventure persiste et s’intensifie.

La rédaction magnanime vous a épargné le récit de l’emballage des cartons, incluant une douloureuse sélection de libelles, un épanchement héroïque d’innombrables alvéoles / boîtes / corbeilles encombrées de microscopiques objets dépareillés, un inventaire ordonné des Playmobil, Lego, Kapla, poupées (etc.), un raccommodage express de déguisements, des agiotages d’apothicaire pour agencer nos meubles dans le germain logis… et autres agapes. A consigner des panades automobiles parfois ludiques (merci Sébastien pour ce changement de pneu sous un orage homérique) et parfois moins (la Modus KO à la veille de la céder).

Et c’est ainsi que le mercredi 27 juillet, la famille au grand complet, fermement apprêtée, a pris la route pour l’Allemagne, avec une quinzaine de jours d’avance sur l’appareillage des meubles et bastringues du foyer. L’aménagement de la katomobile, dilatée par les ballots, ménageait peu de mobilité aux excursionnistes encastrés entre les boîtes de chocolat en poudre et les réserves d’eau de Javel.

Sur la route de vos futures vacances bavaroises, le comité d’accueil vous recommande :

-          La pizzeria Pizza Piazza de Monceau les Mines : ses pâtes qu’un réchauffage surnuméraire a rendues translucides,
-          La chambre 309 de l’adorable Hôtel Fairview, barre de béton en bordure d’autoroute à Chalon sur Saône : la place est nette, l’accueillant cafard ayant été refroidi par Patrice,
-          Le détour par les rives autrichiennes du Lac de Constance, aussi encombrées qu’un samedi d’août à Saint-Tropez

Partis sous un astre enfin révélé aux tournefeuillais, l’équipage est parvenu à Munich jeudi 28 devant un firmament aubergine à variations ardoise, et c’est à 5 km de notre nouvelle métropole que le déluge s’est abattu. Routes inondées, voitures au pas, éclaboussures formidables, le tout escorté d’éclairs et du roulement du tonnerre. Depuis, nous n’avons vu le ciel qu’entre les ondées, giboulées, grains et autres averses que les désignations de la phraséologie allemande peint avantageusement. Le déversement de notre véhicule sous les flots persistants demeurera notre poinçon de bienvenue !

Le lendemain matin était dévolu aux libations administratives : maison de l’état et centre des impôts. Kafka n’a rien inventé, il s’est seulement infiltré dans ces deux résidences aux goulets oblongs, aux guérites innombrables, aux fonctionnaires scrupuleux. Le sésame est le billet d’attente, répandu par des dispositifs dernier cri. Quant au mobilier, il se compose de banquettes en moleskine d’un confort remarquable, véritable assignation à la sieste (ce qui est heureux compte-tenu des heures qui nous ont été nécessaires pour enregistrer notre adresse d’abord, puis notre ferme volonté de soutenir la collecte de la dîme ensuite). Les formulaires alambiqués que nous avions téléchargés puis garnis à la vapeur de nos lexiques ont été retapés intégralement par un zélé préposé qui balbutiait sur chaque accent, prénom, lieu de naissance…
L’heure du déjeuner (germanique) étant passée depuis trop longtemps, nos espérances reposaient sur un Biergarten grec dont les coordonnées sont désormais consignées dans notre livre d’or pour accueillir nos visiteurs.

Viel Spaß !

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