vendredi 19 août 2011

Initiation à la gastronomie et submersion autrichienne

Lorsque la course de l’astre du jour entame son déclin, l’estivant munichois se caractérise par sa migration vers les ondes de l’Isar, vague ruisseau alpestre qui serpente au mitant de la cité entre les galets et les résineux.

Pour notre premier jour d’un firmament permettant d’envisager un diner extérieur*, la famille au complet a donc baptisé au bord de ce torrent son rutilant kit de barbecue portatif, composé d’une barquette aluminium coiffée d’un treillage et garni de houille imbibée d’un spiritueux, le tout reposant sur un piédestal métallique aussi incommode que flexible. Ayant erré entre les grappes d’étudiants avinés, les célibataires de tous ordres en quête d’appariement ou autres musiciens débutants ou radio-équipés, nous avons finalement posé nos baluchons sous les frondaisons opulentes. Au faîte de notre merveille de technologie ambulante, nous avons délicatement déposé les précieuses pitances régionales : un assortiment de Wurst (autrement dit « charcuterie ») que, pour acclimater nos papilles embrumées, nous avons accompagnées de très tournefeuillaises salades de pousses d’épinards, tomates et autres cucurbites.

Le cliché ci-dessous se passe de légende : nous ne sommes pas encore rôdés pour les pique-niques « am Isartal ». Une rare (et fort jeune) convive a pourtant été singulièrement satisfaite de notre ordinaire corrigé de sauce tomatée, comme en témoigne la vidéo que certains pourront visionner. Apprenez que la DDASS germanique ne cille pas pour de semblables sévices qui demeurent monnaie usuelle en ces latitudes.

Quelques aubes après ce douteux procédé, nous avons enharnaché nos rejetons dans l’Espace en direction du Sud, afin d’y capter quelques rayons solaires sur nos dermes en lactescence. Première halte en Autriche au bord de l’Achensee bien connu des randonneurs en quête d’edelweiss. Nos tentes disposées, nos estomacs à l’affût nous ont menés, à pas enjoués, dans un sympathique Gasthaus tenu par des matrones en tenue tyrolienne pour une dégustation de poissons.

Les premières gouttes nous ont pris de surprise après le tri des premières arêtes, et ce n’est que lorsque les flots ont fait vaciller les parasols, infléchir les paravents, trébucher les sièges puis courir les hôtes que nous avons réalisé la situation dans laquelle pouvaient se trouver nos abris. Plus de dix centimètres d’eau sous les tapis de sol, des toiles détrempées et la pluie qui s’intensifiait à chaque instant… En deux impulsions, nos accessoires secs ont été amoncelés dans la voiture et les tentes suintantes injectées dans une gibecière imperméable. Arrosés jusqu’à la charpente, nous avons conduit plusieurs heures sous les lames jusqu’à rejoindre l’Italie et une météo clémente. Il était 3 heures du matin lorsque nous avons coupé le moteur à quelques kilomètres de Venise.

Egarés volontaires sur les îlots de la lagune, puis plaisanciers en Croatie, notre acclimatation allemande est conforme tant nos condisciples s’y répandent. Nous ne manquerons pas de renouveler ces dernières expériences.
Bonne fin de vacances à tous !

Hélène

*amis facétieux qui espériez que cette clarté était très récente, soyez dégrisés : le jour sans pluie est advenu le 1er août.

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